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Mobilité et droits de l’enfant

En 2020 Jean Zermatten écrivait lors la publication de l’analyse de dessins d’enfants: « Comment entendre la voix des jeunes utilisateurs qui se déplacent de leur domicile (ou d’un point d’arrivée des transports publics) à leur salle de classe ?  Et je m’aperçois qu’il y a probablement encore pas mal de chemin (sic) à faire encore pour que les enfants soient pris en compte en qualité d’acteurs dans la recherche d’un trajet qui soit à la fois plaisant, sécure et propice aux échanges entre condisciples.

Les préoccupations exprimées maintes fois dans leurs dessins d’enfants ont trait de manière évidente à leur sécurité dans le trajet journalier : besoin de trottoir, de passages piétons, de patrouilleurs scolaires et les dangers sont clairement identifiés : vitesse trop élevée, irrespect des sémaphores, bruit assourdissant, défaut d’éclairage, absence de contrôle adulte qui permet le harcèlement, les menaces, ou les insultes. Mais les envies de ces mêmes enfants sont tout aussi manifestes : disposer d’espace pour leur permettre de jouir sans retenue des joies de la compagnie des camarades (ou de la solitude, si elle est préférée), de profiter d’un environnement agréable (nature, animaux, météo…), de se distraire par le jeu, la compétition, l’aventure.  Ça veut dire se frotter aux autres, apprendre le danger, dialoguer, parfois se chicaner et grandir. Ces soucis et ces désirs sont-ils pris en compte de manière sérieuse par ceux/celles qui sont amené.e.s à projeter, dessiner et aménager ces parcours ? Je dois en douter. Pourtant la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant impose aux décideurs de récolter l’opinion de l’enfant, de la prendre au sérieux et de l’entendre, dès qu’une décision qui le concerne doit être prise… »

Du chemin a été fait depuis, et plusieurs acteurs prennent en compte l’avis des enfants: le Kinderbüro à Bâle, l’ATE avec les plans de mobilité scolaire et le Pedibus, mais aussi les Rues aux enfants en France, et plusieurs villes de Suisse romande, avec des processus plus participatifs. Si beaucoup reste à faire, peu à peu, les enfants ont droit au chapitre pour définir la mobilité des quartiers, et cela pour le bien-être et toutes et tous.